Restauration de l’Autoportrait de Rubens et de Margo la Folle de Breughel

L’Autoportrait de Rubens (Maison Rubens) et Margot la Folle de Pierre Breughel l’Ancien (Musée Mayer van den Bergh) vont être restaurés. Ces deux pièces maîtresses ont quitté Anvers et seront à nouveau exposées dans toute leur splendeur en 2018 et en 2019. 

L’Autoportrait de Rubens  et Margot la Folle de Pierre Breughel l’Ancien vont être restaurés. Les deux pièces maîtresses ont valeur d’icones et quittent rarement le musée. Ils sont pourtant parties aujourd'hui pour restauration au prestigieux Institut Royal du Patrimoine artistique (Bruxelles).

Restauration dans un atelier de renommée mondiale

Les travaux de restauration de l’Autoportrait de Pierre Paul Rubens et de Margot la Folle de Pierre Breughel l’Ancien commencent en janvier 2017 et se dérouleront en phases sur une durée d’environ un an. Ils seront effectués par l’Institut Royal de Patrimoine artistique. Certte institution s’est fait une renommée mondiale, notamment avec la restauration de L’Agneau mystique.

Les deux toiles ne seront donc pas visibles au public pendant la restauration. La Maison Rubens et le Musée Mayer van den Bergh se chargent toutefois d’informer le public de ces exceptionnels travaux de restauration à travers diverses initiatives.

Les restaurateurs soumettent d’abord les deux tableaux à une étude approfondie. Ils disposent pour commencer des conclusions d’experts. L’étude effectuée en 2012 par l’équipe du professeur Martens de l’Université de Gand par macrophotographie, radiographie et analyse infrarouge a déjà livré des informations étonnantes sur Margot la Folle. Il semble par exemple que Pierre Breughel avait déjà baptisé la toile Margot la Folle car le mot flamand dul est écrit à l’encre sous les couches de peinture. On pense que le tableau constituait un des volets d’une série avec la Chute des anges rebelles (Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique) et Le Triomphe de la mort (Madrid, Museo Nacional del Prado), ce qui confirme sa fonction essentielle de maillon. L’analyse a également donné une image détaillée du dessin qui constitue le fond de toile. Elle a notamment permis de découvrir que Margot la Folle tirait initialement la langue. Breughel a finalement décidé de ne peindre que les contours de ses lèvres. L’étude a encore mis au jour les couleurs originales du tableau.

Le Conservation Department de la National Gallery à Londres avait examiné l’Autoportrait de Rubens en 2014. Il était alors estimé que la couche de vernis actuelle qui recouvre le portrait est d’une composition très complexe et devait être retirée avec le plus grand soin. Les résultats de la présente étude vont certainement permettre de tirer davantage d’enseignements sur la technique picturale de Rubens et sur la construction du panneau. Rubens était certes un artiste extrêmement minutieux, mais il avait coutume d’utiliser plusieurs planches de bois pour les panneaux qu’il peignait lui-même. Ces panneaux sont extrêmement fragiles, ce qui va inévitablement compliquer le travail des restaurateurs. Ces toiles sont par exemple très difficiles à transporter. Chaque joint présente un risque potentiel. L’autoportrait de Rubens est lui aussi composé de plusieurs panneaux. 

Avant de procéder à la restauration proprement dite, les restaurateurs soumettent les deux toiles à un examen technique, en faisant notamment appel à la dendrochronologie et à l’analyse des pigments.

L’Échevine de la Culture Caroline Bastiaens est très enthousiasmée par le projet de restauration : “L’Autoportrait de Rubens et Margot la Folle de Pierre Breughel l’Ancien sont deux œuvres iconiques pour Anvers. Elles quittent leur habitat naturel pour quelques années. Elles seront entourées des meilleurs soins par les grands experts de l’Institut Royal du Patrimoine artistique. Le fait que ces deux pièces-maîtresses brilleront de tout leur éclat pendant l’année du Baroque et l’année Breughel offre à notre ville de belles perspectives pour 2018 et 2019.”

Journée Porte ouverte au IRPA

L’IRPA accueille le grand public le jeudi 9 mars 2017 pour sa journée Porte ouverte. C’est une occasion unique de visiter à son propre rythme ce haut-lieu d’étude et de restauration d’œuvres d’art, avec des explications de spécialistes passionnés dans chaque service de documentation, chaque atelier et chaque laboratoire.

De retour en 2018 et 2019

L’Autoportrait et Margot la Folle retrouveront toute leur splendeur en 2018. L’Autoportrait sera en 2018 une des pièces maîtresses de l’année du Baroque. Anvers rend cette année hommage à son plus illustre habitant et à son héritage culturel. Rubens sera la vedette incontestée et l’hôte de marque de ce festival culturel consacré au baroque. Margot la Folle sera quant à elle l’attraction principale du Musée Mayer van den Bergh à l’occasion de l’année Breughel en 2019. La restauration par l’IRPA s’inscrit dans le cadre du grand programme d’évènements prévus en Flandre en 2019 pour le 450e anniversaire de la mort de Breughel. Les festivités commenceront au printemps 2019 à Bruxelles, Anvers prendra le relais à l’automne avec son programme Breughel.

Télécharger des illustrations via http://pers.museummayervandenbergh.be/media# en http://pers.rubenshuis.be/media#

 

Informations pratiques :
Journée Porte ouverte Institut Royal du Patrimoine artistique (IRPA)

Jeudi 9 mars 2017 de 10 à 17 heures
Parc du Cinquantenaire 1, 1000 Bruxelles

 

Nadia De Vree

Communication Musées d'Anvers