LE MUSÉE MAYER VAN DEN BERGH PRÉSENTE : INTÉRIEURS DIVINS

Découvrez les églises du siècle de Rubens.

Cet été le Musée Mayer van den Bergh ouvrira les portes du 17ième siècle. Par le biais d’une exposition unique de tableaux architecturaux, le visiteur est guidé le long d’intérieurs divins des églises du 17ième siècle. En sus du circuit dans la ville via l’appli qui l’accompagne, il s’agit d’un parcours de passionnantes découvertes à travers l’Anvers de l’époque de Rubens.

L’église est un lieu de prière, un endroit de silence et de dévotion, mais elle est en premier lieu un endroit de rencontre. Depuis de nombreux siècles déjà, la maison-dieu est non seulement un endroit pour la liturgie, mais aussi un point où on étend son réseau social. On y célèbre ou pleure des événements sociaux, on y conclut des affaires, on y joue, on y danse, on y mendie ou on y jase, avec le peintre architectural – le photographe avant-la-lettre – comme témoin.

Portrait d’une église

Le 16ième siècle fut pour l’église catholique l’une des périodes les plus turbulentes de son histoire. Lorsque, en 1566, la Crise iconoclaste sévit à Anvers, ses églises furent dépourvues de toute leur splendeur. Le protestantisme prit le dessus et Calvin interdit les représentations de saints dans l’église. L’interprétation calviniste de la Bible interdit la représentation de Dieu et remplaça l’art religieux par des représentations symboliques et moralisantes.

Les Catholiques fuirent en grand nombre la ville, parmi eux beaucoup d’artistes. Ils partirent pour l’Allemagne pour y attendre des temps meilleurs. Ce fut à Aix-la-Chapelle, aux alentours de 1570-1575, que Hendrik van Steenwijck rencontra Hans Vredeman de Vries. Leur rencontre allait conduire à la naissance d’un genre nouveau : la peinture architecturale, qu’on appelle les ‘perspectives’. Van Steenwijck peignit en Allemagne le tout premier intérieur d’église : le Dom d’Aix-en-Chapelle.

Le retour d’un nombre d’artistes vers la ville sur les bords de l’Escaut fut le début de la peinture architecturale anversoise, un genre qui à Anvers allait connaître son apogée sous l’impulsion de ‘l’École anversoise’. Le nouveau style de peintures d’intérieurs d’églises fut exercé avec beaucoup d’enthousiasme, avec des milliers de peintures d’intérieurs d’églises - et dans une moindre mesure d’intérieurs profanes aussi – pour résultat. Les peintures étaient plutôt de taille réduite et très décoratifs, ce qui rendait le genre déjà très populaire au 17ième siècle, également comme objets de collection.

Il n’existe point de meilleure façon d’observer la vie dans les églises au 17ième siècle à travers les yeux d’un peintre d’intérieurs divins. Grâce à une maîtrise plus avancée du dessin et de la peinture en perspective, on réussissait à tracer les intérieurs d’église d’une façon particulièrement réaliste.

L’exposition

Pour l’exposition, le Musée Mayer van den Bergh a rassemblé, sous la direction de la curateur, la dr. Claire Baisier, une sélection de quarante tableaux et d’une dizaine de dessins. Une partie des œuvres présentées provient de collections publiques nationales et internationales dont le Kunsthistorisches Museum (Vienne), la Fondation Custodia (Paris), le Fitzwilliam Museum (Cambridge), le Szépművészetimuseum (Budapest) et le Rijksmuseum (Amsterdam). ‘Intérieurs divins’ y ajoute en plus des œuvres jamais présentées auparavant, provenant de collections privées.

Contrairement aux peintures d’intérieurs de l’école hollandaise mieux connue, les œuvres des maîtres de l’école anversoise – avec de grands noms comme Vredeman De Vries, Van Steenwijck, Neeffs père et fils et Abel Grimmer – n’ont jamais été exposées auparavant.

Les pièces maîtresses de l’exposition sont incontestablement entre autres les deux vues d’intérieur de la cathédrale d’Anvers de Hendrik I van Steenwijck. La plus ancienne date de la fin du 16ième siècle et a été redécouverte récemment. Une deuxième version, à peine plus récente, de cette œuvre de 1593 (Szépművészetimuseum Budapest) est illustrée avec des personnages de Jean I Brueghel. Les deux petites perspectives montrent la cathédrale immédiatement après le régime calviniste, alors que la restauration de l’église bat son plein. Cette œuvre et d’autres de l’exposition offrent donc, outre leur esthétisme, un trésor en informations documentées. Un aspect qui vaut également pour l’église Charles-Borromée d’Anvers durant la période avant le grand incendie de 1718. La majeure partie des richesses et du lustre de l’église baroque fut perdue avec cet incendie, dont les fresques au plafond de Rubens. Des œuvres de Sebastiaan Vrancx et Wilhelm Schubert von Ehrenberg donnent au spectateur une idée des richesses de l’église avant l‘incendie fatal.

La collaboration de différents artistes entre eux apparaît aussi sur ces œuvres, par exemple sur une vue de la cathédrale de Bartholomée de Bassen de 1616 avec des personnages de la main de Sebastiaan Vrancx. Les personnages joliment étoffés dans une magnifique vue en profondeur sur les chœurs témoignent des rapports de collaboration connus entre des peintres anversois spécialisés dans des genres différents. Les personnages sur tous ces petits tableaux contribuent, de par leurs habits, leurs occupations, leurs rites et leurs attributs, à la connaissance de la vie quotidienne, un aspect qui est plus amplement approfondi dans le catalogue de l’exposition ‘Intérieurs divins’.    

 

Non pas tous les maîtres dont les intérieurs d’églises anversoises sont montrés dans cette collection sont eux eux-mêmes originaires d’Anvers. Les immigrants allemands Willem Von Ehrenberg et Anton Gunther Ghering ajoutent quelques œuvres essentielles à l’aperçu exposé. Leurs petites perspectives baroques reflètent avec beaucoup de précision l’intérieur au 17ième siècle d’un nombre d’églises anversoises, dont l’église Charles-Borromée et l’église Sainte-Walburge.

Nouvelles compositions de graindelavoix pour l’exposition d’été ‘Intérieurs Divins’

Pour cette exposition, l’ensemble musical réputé graindelavoix enregistrera un nouvel album avec de la musique vocale inédite d’Orazio Vecchi, Duarte Lobo, Pedro Rimonte, Georges de la Hèle, Alard du Gaucquier, Matthias Pottier, Paulo Bravusi et Guillelmus Messaus. La musique fut publiée au 16ième siècle par les célèbres imprimeurs anversois Plantin et Phalèse. Ces compositions n’ont encore jamais été enregistrées ni exécutées. La nouvelle œuvre de graindelavoix pourra être entendue pour la première fois lors de l’exposition et elle jouera un rôle essentiel dans l’expérience vécue par le visiteur. La polyphonie suscitera une expérience synesthétique. Les sons et la psycho-acoustique se confondront avec les peintures des intérieurs d’églises anversois datant d’autour de 1600. Le cd sera joint au catalogue de l’exposition.

Le catalogue

L’exposition est accompagnée d’un catalogue illustré entièrement en couleur, composé par des spécialistes internationaux. L’ouvrage explique la naissance et la fonction du genre, ainsi que la différence entre son évolution dans le Nord et dans le Sud. Ce qui est nouveau, c’est l’attention accordée à la vie de tous les jours que l’on peut distinguer sur les tableaux, ainsi que la musique comme expérience totale. Les contributions ont été écrites par les drs. Claire Baisier, Ursula Härting, Thomas Fusenig,  Ulrich Heinen, Joost Vander Auwera, et par Bernard, M. Vermet, Maarten Bassens et Björn Schmelzer (graindelavoix).

Le cd de graindelavoix sera ajouté au catalogue de l’exposition.

Un parcours appliqué

L’exposition convie ses visiteurs hors des murs du musée aussi, dans la ville. Une appli développée spécialement les accompagne le long d’un parcours qui passe par la cathédrale N. D., l’église Charles-Borromée, l’église Saint-Paul et l’église Saint-Jacques. Les églises d’aujourd’hui sont placées virtuellement en perspective face à leur image du 17ième siècle. Le visiteur se substitue au peintre architectural et compare la vue contemporaine avec celle du peintre qui y peignait, il y de cela plus de 400 ans. Sur place, des reconstructions inventives en 3D entraînent les visiteurs en plein 17ième siècle.

Le parcours marque également un temps d’arrêt à des endroits où, au fil des temps, des églises disparurent. À l’endroit de l’actuel Stadsschouwburg se trouvait jadis l’église baroque des Carmes Déchaux anversois. L’église Sainte-Walburge disparut au début du 19ième siècle du quartier du Burcht. 

À ces lieux les églises disparues reprennent vie – en 3D – grâce à cette appli. Le visiteur fait un voyage dans le temps au moment où il plonge, grâce à ces reconstructions virtuelles, dans le siècle de Rubens. Un exercice intéressant, lorsqu’on sait que par exemple ‘l’Érection de la Croix’, qui orne aujourd’hui la Cathédrale, fut à l’origine peinte par Rubens pour l’église Sainte-Walburge à présent disparue près du Steen.

L’appli qui accompagne la promenade peut être téléchargée gratuitement pour les smartphones qui fonctionnent avec le système opérationnel android.

En pratique

  • Expo ‘Intérieurs divins. Découvrez les églises du siècle de Rubens’
  • Du 17 juin au 16 octobre 2016
  • Du mardi au dimanche de 10 à 17 heures
  • Fermé le dimanche
  • Musée Mayer van den Bergh, Lange Gasthuisstraat 19, 2000 Anvers

Groupes

  • Réservation obligatoire, avec ou sans guide.
  • Commander par voie électronique via [email protected].
  • Durée : 90 minutes
  • Langues : NL/FR/ANG/ALL
  • Capacité : 15 personnes par guide
  • Prix de la visite guidée : € 75 + € 5 de frais d’administration (hors entrée du musée)
  • Le tarif de groupe à partir de 12 personnes n’est pas cumulable avec d’autres réductions.

Réserver

  • Visit Antwerpen
  • Grote Markt  13, 2000 Anvers
  • T +32 (0)3 232 01 03 – [email protected]
  • À joindre par téléphone du lundi au vendredi de 9 à 17.45 heures
  • Accueil ouvert du lundi au samedi de 9 à 17.45 heures, dimanches et jours fériés de 9 à 15.45 heures

Accessibilité

La salle d’exposition est située au premier étage et est accessible pour les personnes en chaise roulante et les poussettes. La disposition permanente est accessible en partie pour les personnes en chaise roulante et les poussettes.

 

Catalogue Divine Interiors

PDF - 3.4 Mb

Nadia De Vree

Coordination de presse, Stad Antwerpen